Comprendre le PIB, l’inflation et leur impact sur les marchés financiers
1. Le PIB : Mesure de la richesse produite
Le Produit Intérieur Brut (PIB) mesure la valeur de marché de l’ensemble des biens et services produits dans un pays au cours d’une année.
Le PIB n’inclut pas :
Les achats de biens anciens (ex : maison construite il y a 20 ans, œuvre d’art classique),
Les transactions financières (ex : actions, obligations),
Les biens intermédiaires (ex : blé utilisé pour fabriquer du pain).
La production globale est égale au revenu global. L’argent dépensé par les consommateurs pour acheter des biens et services revient aux agents économiques sous forme de salaires, profits, loyers ou intérêts.
Exemple :
Si l’économie génère 14 000 milliards d’euros de production, elle distribue également 14 000 milliards d’euros de revenus.
2. PIB nominal et PIB réel : attention aux illusions monétaires
Le PIB nominal est mesuré avec les prix courants.
En cas d’inflation, le PIB nominal peut augmenter sans que la production réelle n’augmente, donnant ainsi une impression trompeuse de croissance.
Le PIB réel, lui, est corrigé de l’inflation grâce aux prix constants d’une année de référence.
Exemple :
En 2005, un revenu nominal de 25 000 €.
En 2025, un revenu nominal de 50 000 €.
Si les prix ont doublé sur la période, votre pouvoir d’achat réel est resté identique. Seul le revenu nominal a évolué.
Conclusion : pour analyser la véritable croissance économique, il faut toujours utiliser le PIB réel.
3. Le niveau général des prix : déflateur du PIB et IPC
Le niveau général des prix mesure l’évolution moyenne des prix dans une économie.
On utilise principalement deux indicateurs :
Le déflateur du PIB :
Définition : PIB nominal divisé par PIB réel.
Exemple :
PIB nominal = 14 000 milliards d’euros, PIB réel = 12 500 milliards d’euros.
Déflateur du PIB = 14 000 / 12 500 = 1,12 (soit une hausse de 12 % par rapport à l’année de référence).
L’Indice des Prix à la Consommation (IPC) :
L’IPC suit l’évolution du coût d’un panier moyen de biens et services.
Exemple :
Coût du panier en 2020 : 500 €.
Coût du panier en 2025 : 600 €.
Hausse de 20 %.
4. Taux de croissance économique et taux d’inflation
Taux de croissance du PIB réel :
Formule : (PIB année t - PIB année t-1) ÷ PIB année t-1 × 100
Exemple :
PIB réel passe de 12 500 à 13 125 milliards d’euros.
Taux de croissance = (13 125 - 12 500) ÷ 12 500 × 100 = 5 %.
Taux d’inflation :
Formule : (Indice des prix année t - Indice des prix année t-1) ÷ Indice des prix année t-1 × 100
Exemple :
Indice des prix passe de 120 à 125.
Taux d’inflation = (125 - 120) ÷ 120 × 100 = 4,17 %.
Note sur le glissement annuel :
Le glissement annuel compare l’évolution des prix sur 12 mois complets.
Exemple :
Si l’inflation mensuelle est de 0,3 % en juin, mais que l’inflation annuelle est de 3,5 %, cela indique un ralentissement récent de l’inflation.
5. Lire le calendrier économique : une arme pour l’investisseur
Le calendrier économique répertorie toutes les publications de statistiques majeures :
Croissance du PIB,
Inflation (IPC, déflateur du PIB),
Taux de chômage,
Décisions des banques centrales.
Pourquoi le suivre ?
Un PIB supérieur aux attentes peut soutenir les marchés actions, car il traduit une dynamique économique favorable.
Une inflation plus forte que prévu peut entraîner des craintes de hausse des taux d’intérêt, ce qui pénalise les marchés.
Exemple d’interprétation :
Si le PIB trimestriel progresse de 0,8 % au lieu de 0,5 % attendu, les marchés peuvent réagir positivement.
Cependant, si l’IPC est publié en même temps avec une forte hausse des prix, les investisseurs pourraient craindre un resserrement monétaire, ce qui pourrait limiter la progression des indices boursiers.
6. À retenir
Le PIB réel est la véritable mesure de la croissance économique.
L’inflation influence directement les décisions des banques centrales.
Suivre les publications économiques permet d’anticiper les tendances sur les marchés financiers.