Le pétrole a-t-il encore un avenir ?
Le pétrole demeure l’un des piliers de l’économie mondiale. Il sert non seulement de carburant pour les transports (aérien, maritime, routier), mais entre également dans la fabrication de plastiques, d’engrais, d’asphalte, de lubrifiants, et de produits chimiques. Sa place centrale dans l’approvisionnement énergétique (près d’un tiers de l’énergie mondiale selon l’AIE) et sa dimension stratégique pour les États font du marché pétrolier un sujet sensible, soumis à de nombreuses pressions économiques, politiques et environnementales.
Origine géologique du pétrole
Contrairement aux idées reçues, le pétrole n’est pas issu de la décomposition des dinosaures. La majorité des réserves proviennent de la dégradation lente de planctons, d’algues et de micro-organismes marins accumulés dans les bassins sédimentaires il y a plusieurs centaines de millions d’années. Sous l’effet de la pression, de la température et du temps, ces dépôts se sont transformés en hydrocarbures. Le pétrole est donc le résultat d’un processus géologique complexe et très lent, expliquant pourquoi il est considéré comme une ressource non renouvelable à l’échelle humaine.
Fonctionnement du marché pétrolier
Le marché pétrolier est un système globalisé basé sur la rencontre entre l’offre (principalement assurée par les pays de l’OPEP+, les États-Unis, la Russie, le Canada, etc.) et la demande (transports, industries, pétrochimie). Il se caractérise par :
Une cotation en dollars par baril,
Deux principaux benchmarks : le Brent (produit en mer du Nord) et le WTI (produit au Texas),
Une forte liquidité, car le pétrole est la matière première la plus échangée au monde.
Le marché est également structuré par des contrats à terme, permettant d’anticiper les livraisons futures et donc d’absorber une partie de la volatilité. Il existe aussi un marché au comptant pour les livraisons immédiates. Les acteurs du marché incluent non seulement les compagnies pétrolières, mais aussi des hedge funds, des banques, et des gouvernements qui utilisent des contrats dérivés à des fins de couverture ou de spéculation.
Facteurs déterminants du prix du pétrole
Le graphique ci-dessous met en évidence la place encore dominante du pétrole dans le mix énergétique mondial : avec 32 % de l’approvisionnement total, il reste la première source d’énergie primaire, devant le charbon (27 %) et le gaz naturel (22 %). Cette répartition explique pourquoi toute variation de l’offre ou de la demande en pétrole a un effet immédiat et amplifié sur l’économie globale.